Suite de l'épisode précédent... Que mange-ton à la Toussaint ?? C'est pas une question importante ça ! ;)
Un bento familiale, d'ailleurs en cambodgien, on a gardé le nom japonais. Toutes les familles en ont un. On peut en trouver à Toulouse, chez P**** Store pour une vingtaine d'euros. Et je le rappelle, ça ne passe pas au micro-onde.
Petite précision : laisser tomber ce cliché de l'asiatique (et puis ce mot ne me parle pas) armé de sa paire de baguette, le nez dans son bol... Car au Cambodge, chez les cambodgiens, on mange plutôt avec une assiette plate ou creuse et une cuillère/une fourchette (souvent les deux) !! Sur une natte... Par terre ! Pas de table donc aucun risque de manquer de chaise. Bon, là comme on est en France, c'est plus confortable de manger sur une table bien calé dans sa chaise, non ?
Bien sûr, le bol et les baguettes, on a fait usage lorsqu'on déguste des soupes de nouilles ! Tellement pratique :)
Il n'y a pas comme en France, entrée-plat-dessert, tous les plats sont présentés en même temps, de même que la soupe (qui est plus considéré comme un plat accompagnant le riz).
Il n'y a pas de dessert, plutôt de pâtisserie/confiserie que l'on déguste en dehors des repas, mais comme le Cambodge a gardé des traces lors de la colonisation française... Comme le pain, les desserts etc...
Le riz est indispensable et surtout, lors de sa préparation, on ne sale JAMAIS le riz.
Le moine bénit les mets apportés par les fidèles et à midi tapante, on peut enfin passer à table.
On se place autour d'une table et un dévoué va ramener les plats (oui, les plats sont froids, c'est pas dérangeant). Qu'avez-nous cette fois-ci ?
À gauche/ La spécialité de ma mère, un sauté de porc, aux gambas et courgette cambodgienne (pour cette saison), qu'elle cuisine pour les jours de fête ou quand on vient passer les voir. Parfois, elle rajoute des encornets.
À droite/ Un sauté de boeuf aux mini-épis de maïs (le légume vert, je ne me rappelle plus).
À g/ un "salor cu'ry", soit une soupe de curry (presque comme un curry thaï, mais plus liquide, avec pâte de curry rouge + viande + légumes + lait de coco + même quantité en eau + pâte de crevette, laisser doucement mijoté).
À d/ Mijoté de boeuf acidulé aux liserons d'eau. C'est une variété de liseron comestible que l'on peut trouver dans les hyperasiatiques. Mon père est toujours très ému, il me raconta que c'est durant la guerre que le peuple khmère affamé commençait à les utiliser dans la cuisine.
À d/ Une version du Amok de poisson (il y a plusieurs interprétation), avec du curry khmère « le kreung » (un mélange de curcuma, galanga, gingembre, citronnelle, lime kaffir etc...), du poisson, du lait de coco et de l'oeuf cuit à la vapeur donne un résultat léger, presque soufflé. À chaque bouchée, l'arôme des épices (c'est pas piquant !), des herbes éclatent en bouche. Xa a aussi adoré. Du bonheur ! Mais (si je ne râle pas, c'est une usurpatrice qui écrit) c'était un peu trop salé.
À g/ Sauté de vermicelle de soja (celle qui est transparente à la cuisson), porc et lentin du chêne (que vous connaissez tous sous le nom de « shiitake », que nous appelons aussi « champignons parfumés ». D'ailleurs, les chinoises sont encore moins onéreuses que les japonaises.)
Le prahoc est une saumure de poisson, une pâte très ordorante et qui se retrouve souvent dans la base de la cuisine. Il peut servir tel un bouillon cube pour aromatiser/saler une soupe ou encore pour réaliser une préparation à base de prahoc, que l'on appelle par la suite « prahoc », une version de l'anchoïade chez les français.
Ce dernier se sert avec des légumes à tremper et accompagner de riz. Ce n'est pas en apéritif mais bien un des plats proposés lors du repas (déjeuner ou diner).
On peut sans doute le remplacer par la pâte d'anchois ou de crevette (kapi).
À g/ Un prahoc à base de porc. J'ai moins aimé.
À d/ À base de porc, crème de coco (donc c'est légèrement sucré), des épices et beaucoup de piment, ça arrache la gueule et c'est tellement bon !
À g/ Dans le coin de mon assiette , un prahoc à base de curry cambodgienne « le kreung ». Mmmh, très parfumé.
À d/ Exemple de légumes à déguster avec ces « préparations » : concombre, petites aubergines ( une variété qui se mange cru que cuit ), feuilles d'endive, haricot, peau de citron etc...
Plus haut en arrière plan, un sauté de nouille frit "Mi-xao", un plat originaire du Vietnam.
Pour finir, une assiette de douceurs, y'a même de la génoise. :)
Xavier a le coup de foudre pour le Amok, la version à l'oeuf. Quant à moi, j'ai goûté à tout, je me suis pas gênée à m'empiffrer comme...
- si je les ai goûtés pour la première fois...
- une impolie...
- une morfale...
J'ai même demandé à ma mère d'apprendre à préparer le Prahoc, celui qui est très épicé et légèrement sucré. À 27 ans, je ne connais aucune version, une honte !
+ Bonus track !!!
Un peu de variété khmère version karaokke (une grande passion chez les jeunes là-bas), oui même de loin, ça existe.
Je préfère la musique traditionnelle.
1 De Darkitty -
Miam, miam, miam, tout ceci à l'air délicieux, ça me met en appétit!
2 De Kalice -
Je viens de découvrir que le 'padek' lao est similaire au prahoc que je ne connaissais pas. C'est amusant, il est fabriqué de la même façon : il doit avoir le même goût alors... J'arrête de regarder les photos car elle me donnent trop envie...
3 De Darany -
Vive le amok !
Vive les bentos !
4 De enflammee -
Darkitty, bon, j'ai compris... Il faut que je fasse une petite soirée initiation à la Gastronomie Khmère. Tu seras la bienvenue !
Kalice, oui, je viens de voir.
http://www.secretlaos.com/sauces/pa...
Étonnant les similitudes, mais je veux goûter le « prahoc lao ».
Chez les cambodgiens, on aime beaucoup cuisiner lao comme « le laap au boeuf », la salade de papaye très très très épicée avec de la couenne de porc frit et le riz gluant « bok lahong » dans ma langue etc...
Beaucoup de gens (tout confondu) pense que ces plats sont d'origine thaï (ils sont très souvent à la carte des resto thaï) mais honneur à ma mère qui a toujours su d'où venaient les plats, bien qu'elle n'aime pas trop cuisiner. Sauf faire des desserts.
Darany, ;)
5 De mook -
rien à voir avec ton sujet du jour:tu me donnes ton adresse postale?
pour tu-sais-quoi.................. :)
6 De ingrid -
Oh, tes photos, ton récit, tout me fait envie !
7 De khey -
attends attends, je veux de tout !!!! :-)
ça a l'air super bon !!
8 De PandaVG -
Honte à moi aussi, à 30 ans, je ne sais préparer aucun plat cambodgien. Ma mère n'a jamais compris pourquoi je ne m'y intéressais pas à l'époque. En fait, ça fait très peu de temps que je me suis mise à cuisiner.
En tout cas, c'est rigolo de voir tous ces plats! Ca fait plaisir!
9 De enflammee -
Même pas le pobor ??
10 De PandaVG -
Rien de rien je te dis. J'ai juste appris à faire les nems lol.
11 De enflammee -
Le pobor, c'est enfantin à faire et de plus, ça marque l'enfance :) C'est du riz, de l'eau, une pincée de sel et un peu de patience.
J'espère ne pas t'apprendre qqchose... Les nems, c'est vietnamien !
Ironie du sort : beaucoup de cambodgiens ont appris à en faire en France (en tout cas pour mes parents).
12 De PandaVG -
Ne te moque pas mais je pense que je ne saurai ni doser l'eau ni doser le sel. Ma mère nous émiettait du poisson séché dedans.
Ma mère disait souvent, concernant les nems, que les cambodgiens piquaient beaucoup les recettes des autres lol.
Effectivement, elle a commencé à faire des nems seulement ici en France. Mais bon, en même temps, ils n'ont pas trop eu le temps avant au pays, la guerre a éclaté alors que ma mère n'avait que 12 ans.
En tout cas, ma mère est autodidacte et a appris à force de tentatives et d'échec à faire ses nems elle-même. Sa recette est fabuleuse, tout le monde en est fan, mais elle est secrète.
A un point qu'elle se cachait dans la cuisine parce que mon père a tenté plusieurs fois de faire de l'espionnage pour le compte de ses soeurs lol.
13 De enflammee -
Je te rassure, c'est rattrapable.
J'ai toujours vu ma mère cuisiner mais elle n'a jamais souhaité m'apprendre. Elle voulait que je comprenne par moi-même. Bref, de la débrouille. Et puis, je suis impressionnée, elle fait tout à l'œil, ensuite, elle réajuste. Les grammes et les centilitres, elle connait pas trop.
Au sujet des nems, pareil pour mes parents. Ma mère m'a raconté lorsqu'elle était petite, sa mère (ma gd-mère) achetait les nems surgelés et seulement dès leur arrivée en France qu'ils savaient les faire.
Le Cambodge est un carrefour des cultures, pas étonnant qu'on retrouve en cuisine le pho viet, le curry thaï ou encore le lab/la salade de papaye verte lao.
Je te conseille ce bouquin La cuisine du Cambodge avec les Apprentis de Sala Baï En plus, c'est une bonne action ;)
14 De PandaVG -
Merci pour le bouquin, je vais y jeter un oeil.
Ma mère me disait comme la tienne "en me regardant tu devrais apprendre". Mais c'est moi qui n'étais pas du tout intéressée par la cuisine. Elle ne connaît pas les grammes et les centilitres non plus, elle fait à l'oeil et au goût. Je fais comme elle d'ailleurs, c'est relou quand je crée une recette je note pour pouvoir la mettre sur mon blog lol.