Initiation à la gastronomie éthiopienne Petit établissement situé près du Métro Palais de Justice, tenue par la charismatique Asrat. Sa maison détient une double identité, une double carte ! Bar à salade et tarterie le jour, et cuisine éthiopienne le soir (attention, seulement sous réservation). La cuisine éthiopienne, on m'a en tellement vantée : conviviale, équilibrée, savoureuse... voire même considérée comme la meilleure au monde ! Il fallait que j'aille vérifier tout ça ;)
En poussant le seuil de la porte, la salle est ponctuée de quelque touche de déco discrète d'Éthiopie, mais garde en avant-tout une allure de « saladerie ». On reconnait de suite notre table, grâce au nombre de place (nous étions 7), et surtout à la nappe dotée de couleurs chaudes. Les verres et les serviettes en papiers y sont posés... Et les couverts ? Justement, il y en a pas. Ce soir, c'est permis, on mange avec les plus élémentaires et sensuels des outils... avec nos doigts !
Oubliez le maffé ou le poulet yassa (Plats originaires du Sénégal mais populaires dans tout le continent), la cuisine africaine n'existe pas (et en passant, l'asiatique non plus). En effet, on ne dit pas la cuisine européenne ? Donc arrêtons de tout généraliser. La cuisine éthiopienne possède sa propre identité, est marquée par son géographie (donc son agriculture) et son Histoire, est donc se montre bien différente de ses voisines.
Pour ouvrir notre soif de curiosité, nous demandons si la maitresse des lieux proposait un apéritif éthiopien. Hélas, non. J'aurais tellement voulu connaitre l'hydromel éthiopien, le Tedj. Nous nous saoulons raisonnablement à l'eau, et moi, à un petit pichet de vin.
Cinq (dont une végétarienne, d'ailleurs ce resto est parti de son initiative. Merci Éloïse !) des convives ont choisi le Beyaynnatu, un assortiment de plats du jour. Précisément, il y avait eu un Ragoût de lentilles corail aux oignons, une Salade de sucrine et tomate du jardin innocemment relevée, des épinards nature, un Bœuf haché mijoté en sauce douce et un autre au caviar d'aubergine. Tous étaient des plats épicés mais pas relevés.
Traditionnellement, on pose une grand plat déjà garni au milieu de la table. Pour une question d'organisation, on a dû s'en passer. Ça sera donc pour la prochaine fois.
Ma voisine et moi avons commandé chacune une spécialité. De son côté, le Doro Wat (photo de gauche), un mijoté de poulet et œuf dur dans une sauce à l'oignon, bien épicée et relevée (c'est ce que j'ai préféré) et qui se déguste avec de l'aïb. Parait-il est le plat le plus populaire d'Éthiopie.
Mon Ketffo spécial est un tartare de bœuf aux épices éthiopiennes (le fameux berbéré) avec un bonus de l'aïb aux épinards. L'aïb est un fromage au goût neutre qui permet d'apaiser le feu des épices. Sa texture est proche du cottage cheese et de la ricotta, bien égoutté. J'ai adoré déguster ce tartare frais avec mes doigts :)
Ces plats sont accompagnés d'injera, des galettes épaisses à la couleur rustique et au goût « aigre ». Elles sont confectionnées à partir d'un mélange de farine de teff (apparenté millet) souvent mélangées avec du froment. C'est une pâte levée qui a fermentée durant 2-3 jours. Lors de la cuisson, elles ne sont cuites que sur une seule face, l'autre est parsemée de petites bulles.
L'injera joue le rôle d'assiette et de couvert. Sur un grand plat, on recouvre de galettes où sont déposées plusieurs garnitures (photo de droite). Pour déguster, il faut déchirer un morceau de la galette, pincer la garniture et en faire une bouchée. Difficile de ne pas s'en mettre partout, et difficile de ne pas refaire sa manucure :)
Après avoir guetter les mains de mes convives, j'étais la seule à avoir les ongles longs ( = +3mm). Je me sentais un peu incommodée, en même temps, je prenais des photos. M'enfin, vous avez deviné pourquoi... ;)
On y a passé un très bon moment ensemble. On passe les plats, on goûte à tout. On rigole bien (sur ce point, ça ne tenait qu'à nous). On s'empiffre et on ne se gène pas pour se resservir. À la fin, nous étions presque repus.
Par cette fabuleuse expérience, certains avaient gardé une petite place pour le dessert, nous souhaitons manger éthiopien jusqu'au bout : du riz au lait, de la mousse au chocolat, une salade de fruit... Que des desserts classiques français. Hélas, nous étions trop curieux !
Hélas il n'y a pas d'apéro ni de dessert ni même de café vert éthiopien... On y mange bien ensemble, et c'est le but. L'existence d'une adresse unique sur Toulouse est déjà un bon début :) À venir mangez sensuellement à deux ou en groupe pour une ambiance bon enfant. Et pourquoi pas avec vos enfants ?!!
123 rue Achille Vladieu, Toulouse (Métro B : Palais de Justice)
05 34 40 66 07Attention, Cuisine éthiopienne n'est servie seulement le soir, du mardi au samedi. Seulement sous réservation.
1 De Mélodie -
Merci beaucoup pour cette info, ça fait un moment que j'ai envie de tester cette cuisine, mainenant je saurai où aller !
2 De enflammee -
Mélodie, ça me fait tellement plaisir de partager cette adresse :)
N'hésite pas à me faire connaitre ton avis !
3 De Mnêmosunê -
Voilà une adresse qui me tente beaucoup !
J'avais goûté à la cuisine ethiopienne à Montréal (ça ne s'invente pas), j'en garde un très très bon souvenir !
Merci, bon dimanche !
4 De Marie -
Chouette enfin un blog toulousain :-)
5 De aurelvelvet -
J'adore manger avec les doigts! Tu me fais rêver, tout me semble délicieux là!
6 De enflammee -
Mnêmosunê & Marie, avec plaisir !
Aurelvelvet, j'en suis certaine, tu aurais adoré manger éthiopien.
7 De farenj' -
heureuse de découvrir une adresse de restau Ethiopien à tlse....après 1 an passé là bas, les saveurs éthiopiennes me manquaient...juste une petite info: en Ethiopie, les desserts ne sont pas éthiopiens non plus car cela n'existe pas...si ce n'est le pop corn accompagnant la cérémonie du café...
8 De enflammee -
Farenj', merci pour la précision :)
9 De Anonymous blog -
Le Muang Thaï, restaurant thaï à Toulouse |
(…) Ce tout petit restaurant thaï se trouve dans le quartier St Michel à Toulouse, non loin du fameux iranien Shalizar, et de l’étonnant éthiopien Asrat. Un quartier apparemment propice aux cuisines (…)